La famille des percussions

La grosse caisse

Son nom la décrit à merveille. Un solide coup asséné sur une grosse caisse parvient à couvrir tout l’orchestre et à faire sursauter tous les collègues ! Munie de deux peaux tendues reliées par une caisse de résonnance cylindrique en bois, appelée « fût », elle est placée légèrement de côté pour permettre un meilleur angle de frappe. Le percussionniste utilise une mailloche lourde munie d’un manche de bois et d’une tête enroulée de feutre épais pour arriver à faire vibrer la caisse de résonnance. Puisqu’elle peut atteindre des nuances très élevées, il n’y en a généralement qu’une seule dans un orchestre symphonique. Même si on pourrait penser que la grosse caisse n’est capable que de nuances fortes, il est possible d’en jouer très doucement. Contrairement aux timbales, la grosse caisse ne produit pas un son défini.

Corinne René, percussionniste surnuméraire à l'Orchestre Métropolitain

Le savais-tu?

De gros tambours munis de deux peaux tels que la grosse caisse existaient déjà 2 500 ans avant notre ère! Ce sont les turcs qui ont emmené l’ancêtre de la grosse caisse en Europe à la fin du 18e siècle. Elle a rapidement été adoptée par les compositeurs européens, qui l’utilisaient à l'époque pour donner à leur musique une couleur qui faisait penser à ces pays lointains qui les fascinaient. Par la suite, la grosse caisse est vite devenue un instrument couramment employé dans la musique symphonique, indépendamment de son association avec le Moyen-Orient.

Extraits musicaux

Dans le premier extrait, les coups de grosse caisse donnent un aspect sombre et brutal à l’« Évocation des ancêtres » tirée du Sacre du Printemps, un ballet composé par Igor Stravinski. Dans la Symphonie nº 1 de Gustav Mahler, aussi appelée « Titan », la grosse caisse peut évoquer les coups de tonnerre de ce mouvement « orageux » (en allemand « Stürmisch »). Dans le troisième extrait, tiré du « Dies Irae » du Requiem de Giuseppe Verdi, la grosse caisse est la seule à frapper les contretemps très impressionnants qui suivent la descente tumultueuse des violons, dans une nuance « fortissimo » (très fort) qui semble aussi forte que tout l’orchestre!

Igor Stravinski

Le Sacre du Printemps : Tableau 2, Évocation des ancêtres

Gustav Mahler

Symphonie nº 1, « Titan » : IV. Sturmisch bewegt

Giuseppe Verdi

Requiem : II. Dies Irae

La Symphonie nº 1 de Gustav Mahler est l’œuvre symphonique coup de cœur de Louis-Philippe Marsolais, cor solo de l’Orchestre Métropolitain. Découvre ce qu’il aime tant dans cette œuvre!